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Archive de la catégorie 'AMALGAMES'

Le mercure se trouve partout, dans les produits d’hygiène, les jouets en plastique, les ampoules à économie d’énergie, les poissons, les amalgames dentaires. En effet, ce métal à l’état liquide est encore utilisé par les industriels en raison de ses nombreuses propriétés chimiques. Pourtant en 2007, l’OMS l’a classé parmi les dix substances les plus toxiques. Des études font désormais le lien avec des maladies neurologiques comme Alzheimer ou la sclérose en plaques. La plupart des pays européens ont adopté des mesures pour limiter son utilisation. Mais les autorités françaises tardent à réagir. Durant de longs mois, une équipe a enquêté dans les cabinets dentaires, les usines de recyclage d’ampoules et les poissonneries. Les résultats sont inquiétants.

L’ANSM a actualisé ses recommandations en matière d’amalgame dentaire. Le Conseil national invite les praticiens à s’y conformer scrupuleusement.

« L’amalgame dentaire doit être considéré comme un matériau d’obturation de bonne qualité, ce qui justifie le maintien de son utilisation en chirurgie dentaire (1). » Voilà ce que concluait il y a dix ans l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans ses recommandations. Sur le fond, l’ANSM ne modifie pas cette approche dans ses dernières recommandations en date de décembre 2014, tout en plaidant désormais pour une diminution de son utilisation.

Relevons qu’elle n’avance aucune mesure alternative, mais annonce qu’une étude ad hoc fera l’objet d’une publication future. L’ANSM affirme ainsi sa « volonté de voir diminuer de façon importante l’utilisation des amalgames à base de mercure dans les traitements de la carie dentaire ».

Elle émet à cette fin des recommandations à destination des chirurgiens-dentistes en recensant les situations cliniques « limitées » pour lesquelles l’amalgame peut encore être utilisé. Elle dresse également un état des contre-indications au recours à l’amalgame ainsi que les règles de bonnes pratiques à respecter au cabinet dentaire.

Situations cliniques limitées

En pratique, l’ANSM indique que « l’amalgame dentaire est adapté pour la restauration des dents permanentes postérieures en cas de prévalence carieuse élevée et de lésions multiples et étendues. Ce matériau peut également être utilisé en cas d’impossibilité de mise en place d’un champ opératoire étanche (digue dentaire) pour réaliser un soin par technique adhésive en méthode directe, notamment pour les lésions étendues ». L’ANSM distingue deux situations pour lesquelles l’utilisation de l’amalgame dentaire n’est pas justifiée :

  • chez des patients ayant des antécédents d’allergie au mercure avérés et identifiés par des tests épicutanés ;
  • chez les patients dont le rein est fragilisé par des antécédents d’atteinte de leur fonction rénale.

Au rang des mesures de précaution à prendre, elle recense six situations distinctes :

  • Grossesse : « La dépose des amalgames dentaires doit être évitée chez la femme enceinte et chez la femme allaitante. Le praticien évaluera en fonction de chaque situation clinique la nécessité de la pose de l’amalgame plutôt que celle d’un matériau adhésif. »
  • Allaitement : « La présence d’amalgame dentaire chez la mère n’est pas une contre-indication à l’allaitement. »
  • Polymétallisme : « La mise en place d’amalgames au contact direct ou indirect d’éléments en alliage de métaux précieux, d’ancrages en laiton doré (de type screw-post) ou d’autres restaurations métalliques doit être évitée ».
  • Lésions lichénoïdes : « La présence de lésions lichénoïdes localisées au contact direct d’amalgames peut justifier la dépose d’obturations par ailleurs satisfaisantes. » • Dents temporaires : « Pour la restauration des dents temporaires, les amalgames dentaires ne sont indiqués qu’en toute dernière intention. »
  • Blanchiment dentaire : « Il est fortement déconseillé d’effectuer des éclaircissements sur les dents obturées par des amalgames. »

Règles de bonnes pratiques

Au-delà des principes de précaution liés à l’utilisation des amalgames, l’ANSM énonce des règles de bonnes pratiques :

  • Conditionnement. Les amalgames doivent être utilisés sous un conditionnement en capsules prédosées (2).
  • Fraisage et repolissage. Si le fraisage et le repolissage de l’amalgame sont pratiqués, ils doivent toujours être réalisés sous irrigation, aspiration et autant que possible avec un champ opératoire (digue dentaire).
  • Hygiène et bonnes pratiques.

Les règles d’hygiène et les bonnes pratiques relatives à l’utilisation des amalgames dentaires doivent être respectées afin de limiter autant que possible la concentration de mercure dans l’atmosphère des cabinets dentaires (3).

En outre, l’ANSM recommande aux chirurgiens-dentistes de :

  • Noter dans le dossier des patients la marque et, si possible, le numéro de lot des amalgames mis en place et tenir ces références à la disposition tant des patients qui le demandent que de l’ANSM.
  • Dans le cadre du système de déclaration d’incidents de matériovigilance, il est rappelé aux chirurgiens-dentistes leur obligation de signaler à l’ANSM toute survenue d’un incident ou risque d’incident lors de l’utilisation d’une dispositif médical.

Information du patient

L’ANSM rappelle enfin qu’« il est nécessaire d’informer le patient de façon complète concernant le choix du matériau d’obturation, et les bénéfices et risques connus liés à ces techniques de restauration ». Le Conseil national recommande aux praticiens d’appliquer scrupuleusement ces recommandations. Et se félicite que l’ANSM ait su garder la tête froide en basant ses recommandations sur des études reconnues par la communauté scientifique internationale.
(1) Selon le rapport de l’Afssaps Le Mercure des amalgames dentaires. Actualisation des connaissances. Mise en place d’un réseau d’évaluation pluridisciplinaire. Recommandations, octobre 2005, p. 91.

(2) En application de la décision du 14 décembre 2000 relative à l’interdiction d’importation, de mise sur le marché et d’utilisation des amalgames dentaires non conditionnés sous cette forme prise par le directeur général de l’Afssaps.

(3) Voir notamment l’arrêté du 30 mars 1998 relatif à l’élimination des déchets d’amalgame issus des cabinets dentaires (JO du 7 avril 1998).

 

Source: http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/actualites/annee-en-cours/actualites.html?tx_ttnews[tt_news]=519&cHash=cc9f80013e3f325d51e32297e3ad5654

A voir l’équipement de protection du dentiste qui ne souhaite prendre aucun risque pour se protéger des vapeurs de mercure, on se croirait dans une centrale nucléaire. Et pourtant il s’agit simplement de retirer de « vieux plombages » chez un patient. Ces amalgames dentaires qu’on dit inoffensifs contiendraient en fait 50% de mercure. Le dentiste et son patient on préféré garder l’anonymat… Une vidéo de FranceTV info


Les plombages contiennent 50% de mercure par francetvinfo

Malgré le fait que l´on connaisse les conséquences négatives sur l’environnement, des tonnes de mercure dérivées des amalgames de plombage finissent chaque année dans les égouts publics des États-Unis. Fin septembre, l’Environmental Protection Agency (EPA) a proposé de nouvelles mesures, visant à réduire les menaces résultant d´une mauvaise élimination des déchets notamment en imposant aux dentistes de tous les États-Unis d’employer des séparateurs d’amalgame.

Avec la nouvelle réglementation, qui fait partie de la Loi sur l’assainissement de l’eau, l’Agence espère diminuer les rejets métalliques toxiques, y compris le mercure, au moins de 8,8 tonnes par an. Afin de réduire la charge financière pour les États et les localités qui devront mettre en œuvre et superviser les nouvelles règles, l´EPA a annoncé des initiatives visant à simplifier les exigences de surveillance de l’industrie dentaire. Après l’assujettissement à une période de consultation publique et d’audience en novembre, la mesure devrait entrer en vigueur en septembre, l’année prochaine.

D´après l’EPA, près de 3,7 tonnes de mercure par an provenant des cabinets dentaires, sont libérées aux États-Unis. Selon le Zero Mercury Working Group, 50 % du mercure total est libéré dans le système public de traitement des eaux usées par les industries dont la dentisterie. Les séparateurs d’amalgames ont d´ores et déjà montré leur efficacité dans le domaine du métal toxique, pourtant à ce jour, seul 12 États, dont New York et le Massachusetts, ont préconisé leur utilisation dans les cliniques dentaires. Selon les nouvelles règles, les dentistes de tous les états devront installer et utiliser ces systèmes en permanence.

Source dentaltribune

Des chercheurs ont découvert que les variantes génétiques communes de la métallothionéine(MT), une protéine qui a la capacité de fixer les métaux lourds, augmentent la sensibilité des enfants à la toxicité du mercure des amalgames dentaires et d’autres sources. Dans une étude sur 330 enfants,ils ont constaté que les garçons portant les variantes, étaient plus sujets à des déficits neuro-comportementaux liés au mercure.Ces chercheurs, de l’Université de Washington, ont évalué si le statut génétique de MT1M et MT2A, les gènes qui ont été reconnus comme pouvant modifier la toxicocinétique du mercure chez les adultes, avait une influence sur la relation entre la concentration de mercure dans l’urine et les fonctions neuro-comportementales chez les enfants. Ils ont évalué annuellement, les niveaux de mercure dans l’urine et la fonction neurologique des enfants, de-puis le placement initial de l’amalgame ou des plombages dentaires en résine composite, et pendant les 7 années suivantes.Les chercheurs ont conclu que chez les garçons, de nombreux effets de l’interaction importante entre les variantes génétiques d’exposition MT1M etMT2A et le mercure ont été observés, s’étendant sur plusieurs domaines de la fonction neurocompor-tementale. Une diminution des performances avec facultés affaiblies a été remarquée, principalement dans les domaines de l’acuité visuelle spatiale, de l’apprentissage et de la mémoire, avec certains impacts supplémentaires sur l’attention et la fonction motrice. Cependant, toutes les associations étai-ent limitées aux garçons avec les variantes MT1M etMT2A en particulier, bien que l’exposition au mer-cure par les amalgames dentaires ait été comparab-le chez les garçons et les filles.Les auteurs ont déclaré que les résultats pourraient avoir des implications importantes sur la santé publique pour les stratégies futures visant àprotéger les enfants et les adolescents, contre les risques potentiels pour la santé, qui sont associés àl‘exposition au mercure.

LA REVUE DENTAIRE SUISSE ROMANDE www.dental-suisse.ch Numéro 20 hiver 2013-2014

Le 12 décembre 2013 – Députés, sénateurs et associations se sont regroupés pour proposer un projet de loi visant à interdire le mercure dentaire en France.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) désigne le mercure comme l’une des 10 substances les plus préoccupantes dans le domaine de la santé. Ce métal est toxique pour le cerveau, pour les reins, pour le système immunitaire et il est, en plus, un perturbateur endocrinien. Le mercure métallique est classé cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction. Du fait de la variabilité des sensibilités individuelles, il est impossible de définir un niveau de toxicité sans danger pour la population. Toutes les études concourent donc à conclure à la nécessité de l’abandon du mercure dentaire qui entre pour 50% dans la composition des « plombages ».

La Convention internationale de Minamata pour interdire le mercure dentaire

En octobre 2013, a eu lieu la première convention internationale sur une substance spécifique, le mercure, le désignant comme l’une des plus toxiques que l’on connaisse et qui doit donc se voir interdire pour les utilisations pour lesquelles des alternatives existent. « Hélas, de façon paradoxale, l’interdiction du mercure dentaire n’a pas été décidée : son remplacement par des alternatives doit être favorisé, mais aucune date pour son abandon n’a été fixée. Pour les autres usages du mercure : lampes, fabrication de chlore et soude, industrie des plastiques… la date limite d’élimination est 2020 », précise Marie Grosman1.

En Europe, tous les produits contenant du mercure se voient progressivement prohibés (thermomètres, batteries, etc.). Tous sauf… l’amalgame dentaire. Pourtant, il empoisonne le patient, les professionnels, les écosystèmes et la population, en général. La France utilise à elle seule le tiers du mercure dentaire en Europe. La Suisse, la Suède, la Norvège, le Danemark, l’Arménie l’ont déjà interdit. De nombreux pays, même parmi les plus pauvres du monde, ont signé la convention et se sont engagés à passer à une dentisterie sans mercure d’ici 2015. Pour n’en citer que quelques-uns : l’Uruguay, le Cameroun, les Philippines, le Bangladesh, la Nouvelle- Zélande, la Suisse, etc… « Lors des négociations de la Convention, la France aurait tenté d’infléchir la position de l’Union Européenne (qui négociait pour les différents pays membres) vers une interdiction à l’horizon 2020, mais n’aurait pas été suivie par le RU, l’Allemagne, la Pologne… En revanche, il est vrai que la France s’était longtemps opposée à l’interdiction ; il y a eu un revirement entre 2011 et 2012. Maintenant, la position de la France est : « plus d’opposition à l’arrêt du mercure dentaire, mais allons-y lentement » explique Marie Grosman.

Quelques chiffres ou comment la Sécurité Sociale en France rembourse le plus toxique

Sur un plan mondial, un quart du mercure est affecté à la sphère dentaire. En Europe, il s’agit de la seconde source de consommation du mercure, après l’industrie du chlore, où il sera bientôt interdit. Le mercure dentaire est la première source d’imprégnation des européens à ce métal. L’Agence nationale du médicament (ANSM) estime qu’un quart des obturations en France se ferait encore à l’amalgame. La France consomme le tiers du mercure dentaire européen. L’intoxication indirecte est également préoccupante : le mercure d’origine dentaire rejeté dans l’environnement s’accumule notamment dans les poissons et on le retrouve donc dans l’assiette. En 2011, le Conseil de l’Europe a recommandé « la restriction, voire l’interdiction, des amalgames comme matériaux dentaires. » La France a fait la sourde oreille.

Les plus exposés : les professionnels dentaires et la génération future

Fœtus, embryon et enfants sont particulièrement sensibles à la toxicité du mercure, du fait de la plasticité de leur cerveau. Le mercure transite par le placenta et par le lait maternel, intoxiquant l’organisme et, par voie de conséquence, participant à la progression des maladies chroniques. Même s’il est souvent difficile d’établir le lien de cause à effet, des études montrent l’impact du mercure sur les maladies neuro-dégénératives comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, la sclérose en plaques, l’électro-hypersensibilité, les maladies mentales, des troubles cardiovasculaires (tension artérielle, mort subite, etc…), résistance aux antibiotiques (les bactéries deviennent résistantes au mercure, et donc aux antibiotiques). Une vaste étude sur la sclérose en plaques a montré que chaque amalgame supplémentaire augmentait le risque de tomber malade de 24%.

Les rapports entre le nombre d’amalgames dans la bouche d’une mère et la quantité de mercure dans le cerveau de son enfant ont également été établis. Les symptômes d’atteinte au mercure sont regroupés sous le terme d’éréthisme mercuriel et peuvent prendre la forme de dépression, de troubles de la mémoire, de manifestations cutanées, de dérèglements immunitaires, musculaires, neurologiques non spécifiques.On y relève aussi des maladies professionnelles augmentées comme le tremblement mercuriel, le glioblastome, un type de de cancer cérébral dont le risque est multiplié par 3 fois, des problèmes de fertilité, l’augmentation du risque de fausse couche ou de non fermeture du tube neural lors de la grossesse.

La dépose des amalgames, un risque à mesurer et des précautions à prendre

La dépose systématique n’est pas recommandée, car elle reste risquée, en raison d’une libération importante de vapeurs mercurielles. Des conditions optimales sont requises pour se protéger des vapeurs de mercure : dentistes formés, matériel adéquat, etc… Des cas de sclérose latérale amyotrophique se sont déclarés peu de temps après des déposes massives d’amalgames dentaires sans les précautions requises. Pour toute intervention sur des amalgames en place, il faut s’assurer que le professionnel utilise bien un champ chirurgical, un aspirateur chirurgical tenu par un assistant, un refroidissement à eau avec un fort débit, des protections de tous (patient, dentiste, assistant, etc…) par un masque au charbon. Le cabinet ne comportera ni rideau ni moquette qui seraient sinon imprégnés de mercure. Il possédera un séparateur d’amalgame, sachant que de toute façon il n’est jamais étanche.

Que demande le projet de loi ?

L’obligation de renoncer au mercure dentaire et de le remplacer par des matériaux alternatifs, et ceci d’ici 2018.
Le déremboursement de la pose d’amalgame (qui a permis à la Suède une transition rapide et efficace) et une revalorisation des alternatives comme les composites ou résines.
L’interdiction immédiate d’obturer les dents de lait avec des amalgames.
L’arrêt de la formation à la pose des amalgames en faculté dentaire et la formation à la pose de matériaux alternatifs (ciments verre ionomères et composites ou résines).
Concernant le passif et l’existant :une écologie du recyclage du mercure en cabinet dentaire ; une protection du praticien des assistants et du patient ; une formation des professionnels à la toxicologie et aux bonnes pratiques ; une application de la législation européenne pour les personnels enceintes ; l’institution de contrôle dans les cabinets pour limiter les infractions.

Concernant l’information et la sécurité : le rappel de la sur la loi Kouchner de 2002 qui a inscrit dans la loi le droit du patient à un consentement éclairé grâce à la transparence et l’information sur les produits mis dans sa bouche par un affichage dans la salle d’attente, un document expliqué oralement, puis signé par le patient ; des tests de toxicité sur tous les matériaux dentaires ; l’interdiction de mise sur le marché ou de maintien de matériaux dentaires toxiques.

Concernant la prévention : la mise en place d’une réelle politique de prévention en matière dentaire plutôt que l’actuelle, principalement curative et très onéreuse, si on additionne tous les coûts sur la santé et l’environnement ; le repérage et l’éducation des populations à risque : aujourd’hui en France, le nombre de dents cariées, absentes, obturées (indice CAO) à 12 ans est de 1,12 contre 0 ,7 en Allemagne, par exemple. Près de 20% des enfants français cumulent 80% de la pathologie carieuse, ces inégalités étant d’ordre socio-économique ; la mise en place d’une prévention dentaire individualisée : analyses bactériennes, détartrage, reminéralisation, scellement des sillons… ce qui est aujourd’hui un luxe et pourrait néanmoins devenir un moyen de faire des économies à l’échelle du pays ; la création du métier d’hygiéniste dentaire.

Les auteurs du projet de loi :

Michèle Rivasi, député européenne EELV
Aline Archimbaud, sénatrice EELV
André Cicolella, Président du Réseau Environnement Santé
1 Marie Grosman, agrégée en Sciences de la Vie et de la Terre, spécialiste en santé publique, conseillère scientifique de Non au mercure Dentaire et Vice-Présidente pour la région Europe de l’Alliance mondiale pour une dentisterie sans mercure.
Geoffroy Begon, Délégué général de Non au mercure dentaire
Jean-Louis Roumegas, député EELV

Article rédigé par Raïssa Blankoff, naturopathe, www.naturoparis.com

Sources :

1 – Menace sur nos neurones, Marie Grosman et Roger Lenglet, Actes Sud, 2011(à paraître en poche chez Babel en février 2014).

2 – Toxique planète, le scandale invisible des maladies chroniques, d’André Cicolella, Seuil, 2013.

3 – Le rapport Biois :
http://ec.europa.eu/… … 110712.pdf

4 – Le rapport du Conseil de l’Europe :
Synthèse : http://assembly.coe…. … ES1816.htm
Ou le rapport complet : http://assembly.coe…. … 18&lang=FR

« C’est le début de la fin des amalgames dentaires dans le monde », se félicite Michael T. Bender, directeur du Mercury Policy Project, une organisation non gouvernementale (ONG) américaine. « Nous militions pour une interdiction pure et simple, mais c’est un résultat positif, reconnaît Marie Grosman, conseillère scientifique de l’ONG française Non au mercure dentaire. Les amalgames sont en Europe la première source d’exposition et de contamination corporelle au mercure. »

« MATÉRIAU ALTERNATIF »

Les opérations de pose ou de retrait de ces amalgames produisent aussi des déchets contenant du mercure et exposent les dentistes et leur personnel à de fortes concentrations. Longtemps opposée à des mesures de restriction de l’usage des amalgames, la France a changé de position en 2012.

A Genève, ce sont les recommandations, plutôt prudentes, de l’Organisation mondiale de la santé qui l’ont emporté. L’agence onusienne estime que les amalgames dentaires présentent un rapport bénéfices-risques favorable dans un certain nombre de cas et que les matériaux composites, à base de silice et de résine, qui constituent une alternative sont plus coûteux et moins solides.

« Le jour où l’on disposera d’un matériau alternatif facile d’utilisation et stable, on y passera naturellement, rien que pour des raisons esthétiques », la couleur des composites se rapprochant de celle des dents, affirme Jean-Luc Eiselé, directeur exécutif de la Fédération dentaire internationale. Il estime que le traité est un « signal » qui rappelle à la profession sa responsabilité en matière d’environnement.Les dentistes français vont devoir changer leurs habitudes. Dans l’Union européenne, ils sont ceux qui réalisent le plus d’obturations de caries en ayant recours une fois sur deux à des amalgames dentaires. Selon un rapport publié en 2012 par la Commission européenne, la France pèse à elle seule pour un tiers des 55 tonnes de mercure utilisées chaque année dans l’Union pour la réalisation de ces amalgames et dont la toxicité continue de faire débat.

Le texte de la convention sur le mercure, conclue samedi 19 janvier à Genève, prévoit une diminution de l’usage des amalgames, sans toutefois fixer d’objectifs chiffrés ni d’échéances. Chaque pays signataire s’engagera à prendre au moins deux des mesures figurant dans une liste annexée au traité, qui vont de la fixation d’objectifs nationaux de réduction au déremboursement des amalgames, en passant par la prévention des caries ou la recherche de solutions alternatives.

LE MONDE | 19.01.2013
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/01/19/mercure-vers-la-fin-des-amalgames-dentaires_1819448_3244.html


Actualité sur le Mercure dentaire par dentisfuturis

Jean Huss est député européen. Mais il est aussi un malade de l’environnement. En effet, il a été contaminé au mercure par des amalgames dentaires qu’on lui avait posés. Depuis, il lutte pour en interdire l’utilisation. Les amalgames dentaires à base de mercure ont été interdits dans trois pays…

Dans le cadre des négociations internationales et de la révision de la stratégie communautaire sur le mercure (1), les autorités françaises viennent d’annoncer qu’elles « ne s’opposent pas à une suppression des amalgames au mercure dans le traitement de la maladie cardeuse ».

Déjà en février 2011 la DGS (Direction Générale de la Santé) précisait les risques liés à l’environnement.

Afin de diminuer encore les doses de mercure diffusées dans l’organisme et dans l’environnement, les pouvoirs publics ont pris des mesures réglementaires et formulé des recommandations relatives aux amalgames dentaires :

tous les amalgames commercialisés en France sont conditionnés en capsules pré-dosées évitant l’excès de mercure dans l’amalgame et la diffusion de vapeurs de mercure dans l’atmosphère ;
seuls sont disponibles sur le marché les amalgames de type « non gamma 2 » : ils ont des performances et une longévité supérieures aux amalgames d’ancienne génération, sont plus résistants à la corrosion et libèrent très peu de mercure ;
les cabinets dentaires doivent obligatoirement, depuis le 7 avril 2001 (cf. arrêté du 30 mars 1998 relatif à l’élimination des déchets d’amalgame issus des cabinets dentaires), être équipés d’un séparateur d’amalgame empêchant que les déchets mercuriels ne soient rejetés avec les effluents ;
le retraitement des déchets d’amalgames par des sociétés spécialisées est obligatoire ;
la pose et la dépose d’amalgame (qui libèrent des vapeurs de mercure) sont déconseillées chez la femme enceinte ou allaitante. Mais l’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué chez la mère portant des amalgames et le retrait systématique des amalgames ne se justifie pas ;
compte tenu de la libération de vapeurs de mercure provoquée par l’action des peroxydes sur les amalgames, il est déconseillé d’effectuer l’éclaircissement (ou « blanchiment ») des dents obturées à l’amalgame ; par précaution, les amalgames dentaires ne doivent pas être utilisés chez les patients dont le rein est fragilisé par un antécédent de glomérulonéphrite.

Pour Michèle Rivasi, députée européenne vice-présidente du groupe des Verts, il s’agit d’une avancée décisive pour la santé publique.
« Les amalgames dentaires, autrement dit les « plombages », représentent un risque tant pour l’environnement que pour la santé. Ils contiennent du mercure, un métal neurotoxique, néphrotoxique, immunotoxique, mais aussi génotoxique et perturbateur endocrinien. Il est absurde de constater qu’il est interdit de mettre à la poubelle les piles qui contiennent du mercure afin de ne pas polluer l’environnement, tout en mettant dans la bouche de dizaines de millions de français ce métal soupçonné d’être impliqué dans la survenue de maladies neurologiques dont la maladie d’Alzheimer, des pathologies auto-immunes, des malformations de la descendance etc. »
« Alors que les autres pays européens en ont fortement réduit l’usage, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, rebaptisée ANSM en mai dernier), en charge des dispositifs médicaux et donc des amalgames dentaires, a toujours repoussé la fin de leur utilisation, influencée par le lobby des fédérations dentaires. Là encore, des conflits d’intérêts sont à l’origine d’un scandale sanitaire dont personne ne parle ».
L’eurodéputée ajoute : « C’est donc une belle victoire, mais il faudra cependant veiller à ce que la transition vers une dentisterie sans mercure se fasse rapidement. Il est important que les praticiens soient accompagnés dans cette étape, car la résistance et la longévité des matériaux d’obturation alternatifs dépendent de la qualité de la pose. Enfin, je vais poursuivre mon combat au Parlement européen afin que la législation sur les dispositifs médicaux évolue dans le bon sens. Les Verts demandent l’interdiction a priori de toute substance reconnue comme dangereuse pour la santé et/ou pour l’environnement, et pour les matériaux exempts de ces substances, la mise en place d’une procédure d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), sur le modèle des médicaments ».

Avec cette nouvelle position de principe, la France, via sa Direction générale de la santé (DGS), a donc court-circuité l’ANSM, qui tardait à actualiser un rapport promis sur les dispositifs médicaux. L’autre surprise, c’est que cette position de principe a été prise entre deux ministères, l’environnement et la santé, scellant la reconnaissance des effets sanitaires nocifs du mercure. « Les pays avancent surtout des arguments environnementaux pour justifier l’interdiction des amalgames », précise Geoffrey Begon.
Quid du calendrier de retrait des amalgames en France ? Il reste à préciser.

(1) Voir le rapport BIOIS et la position de l’association Non au Mercure dentaire http://ec.europa.eu/environment/chemicals/mercury/pdf/BIO_Draft%20final%20report.pdf

http://www.michele-rivasi.eu/medias/vers-la-fin-des-amalgames-dentaires-au-mercure-en-france/
http://www.terraeco.net/Le-mercure-s-arrache-des-plombages,44781.html