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Archive de juin, 2012

J’ai lu un article intéressant sur les sinusites chronique d’origine dentaires dans une revue professionnelle dont je fais ici une synthèse. Cet article met en relief l’importance du dépistage par le chirurgien dentiste notamment lorsqu’elles sont car elles sont en rapport avec une dent infectée ou dévitalisée.
L’atteinte sinusienne d’origine dentaire est une pathologie fréquente. Elle représente près de 10 à 12 % des sinusites chroniques. C’est une maladie qui est largement sous-estimée car très souvent asymptomatique. C’est dire l’importance du chirurgien-dentiste qui devra la dépister et cela avant tout geste sur une racine d’une molaire supérieure. Toute infection développée à partir d’une racine dentaire d’une molaire maxillaire peut se propager dans le sinus. La pulpite provoquée par la carie dentaire peut évoluer en desmodontite. L’évolution se fera alors soit vers l’apparition d’un granulome au dépend d’une racine dentaire dans le sinus soit vers la propagation de l’infection avec destruction de la membrane de Schneidarian et l’apparition d’une ostéite du plancher sinusien.

Les signes cliniques le plus souvent rencontrés sont : une sinus algie (territoire du trijumeau V2), une rhinorrhée purulente ou un oedème facial. On recherchera également une éventuelle fistule buccosinusienne (FBS) associée ainsi que la dent responsable de l’infection (douleur à la percussion dentaire, dent mortifiée, pus issu d’une racine dentaire…).
présence de pus issu du méat moyen à l’endoscopie est suffisante pour faire le diagnostic et débuter
un traitement médical. Le scanner (coupe axiales et coronales sans injection) ne sera réalisé qu’après
échec d’un traitement médical adapté et bien conduit. La tomodensitométrie montrera une
opacité unilatérale du sinus maxillaire,
Les germes le plus souvent responsables de sinusite aiguë sont le S. pneumonia, H. influenzae et chez l’enfant Branhamella catarrhalis. Les germes responsables de sinusite chronique sont différents. Il s’agit le plus souvent d’anaérobies se développant dans un milieu propice (Propionobacterium, Eubacterium, Actinomyces..) et résistant à la pénicilline. L’aspergillose a pour sa part un mécanisme de développement multifactoriel et
complexe. Il s’agit d’une infection fongique (Aspergillus fumigatus ou Candida Albicans) secondaire à un corps étranger (CE) provenant le plus souvent d’un traitement radiculaire mal maîtrisé. Le CE irritant et non résorbable déclenche des phénomènes inflammatoires. Il semble que l’écosystème local du sinus soit favorable à la création d’une aspergillose qui devient elle-même un véritable CE pérennisant l’inflammation et gênant la ventilation et le drainage du sinus.

Les complications sont heureusement rares. En dehors d’une cellulite de la face, dans certains cas la sinusite maxillaire infectieuse peut évoluer en thrombophlébite du sinus caverneux ou en abcès cérébral. Chez le sujet immunodé-primé une
ostéomyélite doit être redoutée.
Le traitement repose principalement et en premier lieu sur l’éradication du foyer infectieux d’origine dentaire; associé à un traitement antibiotique à large spectre et probabiliste : Amoxicilline et Acide clavulanique (Augmentin®), ou Cefpodoxime (Orelox®) en première intention (Pristinamycine Pyostacine® en cas d’allergie aux pénicillines), associé au Metronidazole (Flagyl®) afin de combattre un éventuel germe anaérobie. On associera une corticothérapie en cure courte (Prednisolone (Solupred®) : l mg/kg/j
pendant 8 jours) et un décongestionnant local….
En cas d’échec de l’antibiothérapie une chirurgie endoscopique par voie nasale devra être envisagée…
Concernant la dent infectée, un traitement ou retraitement de cette dent pourra faire disparaître les symptômes sinusiens associés au moins temporairement mais il faudra parfois envisager l’extraction pour permettre une guérison définitive.

d’après Information dentaire : « SINUSITE MAXILLAIRE CHRONIQUE D’ORIGINE DENTAIRE » Dr P.AIDAN
Inf Dent 2005; 87 (9) .-505-507