Biodentiste.fr

Les dents c'est la vie !

Voulez-vous vous identifier ou vous enregistrer ?

Archive de juillet, 2012

Dans le cadre des négociations internationales et de la révision de la stratégie communautaire sur le mercure (1), les autorités françaises viennent d’annoncer qu’elles « ne s’opposent pas à une suppression des amalgames au mercure dans le traitement de la maladie cardeuse ».

Déjà en février 2011 la DGS (Direction Générale de la Santé) précisait les risques liés à l’environnement.

Afin de diminuer encore les doses de mercure diffusées dans l’organisme et dans l’environnement, les pouvoirs publics ont pris des mesures réglementaires et formulé des recommandations relatives aux amalgames dentaires :

tous les amalgames commercialisés en France sont conditionnés en capsules pré-dosées évitant l’excès de mercure dans l’amalgame et la diffusion de vapeurs de mercure dans l’atmosphère ;
seuls sont disponibles sur le marché les amalgames de type « non gamma 2 » : ils ont des performances et une longévité supérieures aux amalgames d’ancienne génération, sont plus résistants à la corrosion et libèrent très peu de mercure ;
les cabinets dentaires doivent obligatoirement, depuis le 7 avril 2001 (cf. arrêté du 30 mars 1998 relatif à l’élimination des déchets d’amalgame issus des cabinets dentaires), être équipés d’un séparateur d’amalgame empêchant que les déchets mercuriels ne soient rejetés avec les effluents ;
le retraitement des déchets d’amalgames par des sociétés spécialisées est obligatoire ;
la pose et la dépose d’amalgame (qui libèrent des vapeurs de mercure) sont déconseillées chez la femme enceinte ou allaitante. Mais l’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué chez la mère portant des amalgames et le retrait systématique des amalgames ne se justifie pas ;
compte tenu de la libération de vapeurs de mercure provoquée par l’action des peroxydes sur les amalgames, il est déconseillé d’effectuer l’éclaircissement (ou « blanchiment ») des dents obturées à l’amalgame ; par précaution, les amalgames dentaires ne doivent pas être utilisés chez les patients dont le rein est fragilisé par un antécédent de glomérulonéphrite.

Pour Michèle Rivasi, députée européenne vice-présidente du groupe des Verts, il s’agit d’une avancée décisive pour la santé publique.
« Les amalgames dentaires, autrement dit les « plombages », représentent un risque tant pour l’environnement que pour la santé. Ils contiennent du mercure, un métal neurotoxique, néphrotoxique, immunotoxique, mais aussi génotoxique et perturbateur endocrinien. Il est absurde de constater qu’il est interdit de mettre à la poubelle les piles qui contiennent du mercure afin de ne pas polluer l’environnement, tout en mettant dans la bouche de dizaines de millions de français ce métal soupçonné d’être impliqué dans la survenue de maladies neurologiques dont la maladie d’Alzheimer, des pathologies auto-immunes, des malformations de la descendance etc. »
« Alors que les autres pays européens en ont fortement réduit l’usage, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, rebaptisée ANSM en mai dernier), en charge des dispositifs médicaux et donc des amalgames dentaires, a toujours repoussé la fin de leur utilisation, influencée par le lobby des fédérations dentaires. Là encore, des conflits d’intérêts sont à l’origine d’un scandale sanitaire dont personne ne parle ».
L’eurodéputée ajoute : « C’est donc une belle victoire, mais il faudra cependant veiller à ce que la transition vers une dentisterie sans mercure se fasse rapidement. Il est important que les praticiens soient accompagnés dans cette étape, car la résistance et la longévité des matériaux d’obturation alternatifs dépendent de la qualité de la pose. Enfin, je vais poursuivre mon combat au Parlement européen afin que la législation sur les dispositifs médicaux évolue dans le bon sens. Les Verts demandent l’interdiction a priori de toute substance reconnue comme dangereuse pour la santé et/ou pour l’environnement, et pour les matériaux exempts de ces substances, la mise en place d’une procédure d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), sur le modèle des médicaments ».

Avec cette nouvelle position de principe, la France, via sa Direction générale de la santé (DGS), a donc court-circuité l’ANSM, qui tardait à actualiser un rapport promis sur les dispositifs médicaux. L’autre surprise, c’est que cette position de principe a été prise entre deux ministères, l’environnement et la santé, scellant la reconnaissance des effets sanitaires nocifs du mercure. « Les pays avancent surtout des arguments environnementaux pour justifier l’interdiction des amalgames », précise Geoffrey Begon.
Quid du calendrier de retrait des amalgames en France ? Il reste à préciser.

(1) Voir le rapport BIOIS et la position de l’association Non au Mercure dentaire http://ec.europa.eu/environment/chemicals/mercury/pdf/BIO_Draft%20final%20report.pdf

http://www.michele-rivasi.eu/medias/vers-la-fin-des-amalgames-dentaires-au-mercure-en-france/
http://www.terraeco.net/Le-mercure-s-arrache-des-plombages,44781.html