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Archive de septembre, 2014

La semaine dernière, le comité technique dentaire de l’Organisation internationale de normalisation a tenu sa 50e réunion en Allemagne, à Berlin. Pour l’occasion, des experts indépendants issus du monde entier se sont retrouvés pour s´entretenir des questions relatives à la santé buccale et notamment de nouvelles normes pour les implants dentaires. Après la réunion, Dental Tribune ONLINE s’est entretenu avec le Dr Jean-Paul Davidas, implantologue dentaire pratiquant en Europe, riche d´une expérience de 50 ans et membre de l´Association française de normalisation (AFNOR) sur les derniers développements dans le domaine.[…]ces implants peuvent se corroder et se dégrader et libérer ainsi des ions. On craint que des produits de dégradation métallique de ces implants puissent avoir des effets nocifs sur le patient. Afin d’évaluer les conséquences de ce phénomène, nous développons actuellement de nouvelles normes pour évaluer ce genre de problème. Cependant, la mise en œuvre de ces normes pourrait prendre jusqu’à cinq ans.

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Le projet d’une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) pour la profession dentaire est initié. Depuis, l’ADF a réalisé de nombreuses actions :

Un premier baromètre début 2012 a permis de cerner la compréhension et la perception de la profession sur ces sujets et de mettre en évidence les actions existantes dans les cabinets dentaires.

À l’issue de cette analyse, une Charte de développement durable de l’ADF a été élaborée et diffusée à l’ensemble des praticiens. La thématique a été intégrée au Congrès 2012 avec la publication du Guide du développement durable et l’installation d’un stand et de plusieurs animations ; à cette occasion, de nombreuses signatures ont été recueillies pour témoigner de l’engagement de la profession à soutenir cette démarche initiée par l’ADF.

L’état des lieux réalisé au début de l’année 2012 a montré un terrain très favorable au déploiement de démarches autour de la notion de développement durable. L’ADF a choisi de donner une suite à ces premiers actes et de définir une stratégie de responsabilité sociale et environnementale de la profession dentaire.

Un deuxième baromètre Développement durable a été lancé en septembre-octobre 2013. Voir les résultats

– Novembre 2013 : à l’occasion de son Congrès annuel, où le développement durable est encore une fois mis à l’honneur sur un stand dédié, l’ADF publie un nouveau guide qui présente Des gestes simples pour un résultat efficace et insiste sur la responsabilité environnementale de la profession dentaire dans son communiqué de presse Le chirurgien-dentiste, acteur de santé publique éco-responsable

À regarder : Comment rendre notre exercice plus vert ?
Interview de Julien Laupie, secrétaire général adjoint de l’ADF, au Congrès 2013, suite à la séance Carrefour professionnel du 29 novembre consacrée au développement durable

Avril 2014 : dans le cadre de la Semaine du Développement durable, organisée par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie du 1er au 7 avril, l’ADF met en place une e-campagne de sensibilisation et d’information sur les gestes éco-responsables au cabinet dentaire. Cinq tweets sont envoyés tous les jours pour aider les praticiens à agir concrètement en faveur du développement durable dans leurs cabinets. Économies d’eau, d’énergie, réduction et recyclage des déchets, consommation responsable… quelques idées de gestes simples et d’actions pour améliorer l’impact de nos activités sur l’environnement.

À regarder : Dentiste écolo, des mesures contre le gaspillage
Comment faire sa révolution verte au cabinet dentaire ? Tous les bons gestes expliqués par le Dr Paul Cattanéo dans l’émission Le magazine de la santé – France 5 – 31 mars 2014

Source ADF

Une étude publiée dans la revue American Journal of Pathology (Juin 2013) montre que la formation des dents peut être affectée par une exposition à de faibles doses de bisphénol A (BPA) – une molécule omniprésente utilisée dans les plastiques et les résines des boîtes de conserve, qui imprègne 95 % de la population. Surtout, ils suggèrent qu’une maladie émergente – l’hypominéralisation des molaires et des incisives (MIH) – pourrait être due à une exposition au BPA dans la période périnatale. Ce trouble nouveau n’avait jusqu’à présent jamais été fermement attribué.

« Le MIH est une pathologie récemment décrite, caractérisée par des taches blanchâtres ou jaunes sur les premières molaires ou les incisives permanentes, explique Sylvie Babajko (Inserm), qui a dirigé ces travaux. Les études épidémiologiques menées jusqu’à présent donnent une grande amplitude de prévalence, entre 2,5 % et 40 %, selon les régions du monde et/ou les critères de diagnostic, mais on peut considérer qu’en moyenne, cette pathologie concerne environ 16 % à 18 % des enfants. » Ce défaut de minéralisation est bénin, mais il peut rendre les dents plus fragiles, en particulier plus susceptibles à la carie. Lorsqu’il touche les incisives, il peut être assez disgracieux.

RÉSULTATS SANS AMBIGUÏTÉ

Pour les auteurs, le MIH pourrait ainsi être le signe visible d’une exposition au BPA – ou à des molécules présentant un mode d’action similaire – pendant les périodes-clés du développement. Or un grand nombre de travaux menés sur l’animal ou d’études de cohortes humaines montre que l’exposition au BPA in utero ou aux plus jeunes âges de la vie est associée à des probabilités accrues de développer certaines pathologies, plus tard dans la vie : obésité et diabète de type 2, cancers hormono-dépendants (sein, prostate), troubles de la reproduction, troubles neuro-comportementaux, etc. Ces recherches pourraient donc permettre un suivi plus attentif de certains enfants atteints de MIH.

Les résultats présentés par les auteurs sont sans ambiguïté. Deux groupes de seize rats mâles ont été étudiés. Le groupe témoin n’a pas été mis en contact avec du BPA. Le second groupe est issu de femelles ayant été exposées par voie orale, dès la conception, à une dose quotidienne de 5 microgrammes par jour et par kilo de poids (5 µg/j/kg) de BPA, soit un niveau d’exposition dix fois plus faible que la limite théoriquement acceptable, calculée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Ensuite, après leur naissance, dès leur sevrage, les rats ont été eux-mêmes soumis à ce régime.

« Un tel protocole mime au plus près la situation rencontrée dans la population humaine, puisque l’exposition au BPA est quasi permanente », dit Mme Babajko. Résultat : les trois quarts des rats exposés présentent des taches opaques sur les incisives, analogues au fameux MIH, remarqué ces dernières années chez les enfants. A l’inverse, aucun rat témoin n’a développé l’anomalie.

Les auteurs n’en sont pas restés aux ressemblances visuelles. Ils ont analysé l’émail des dents des rongeurs et celles d’humains atteints et constatent des analogies dans la composition de l’émail défectueux – avec une teneur plus faible en minéraux. Au microscope, les mêmes défauts de structure apparaissent dans un cas comme dans l’autre. Les chercheurs ont, de plus, identifié le mécanisme d’action du BPA : celui-ci influence l’expression de deux gènes impliqués dans la formation de l’émail.

Ces travaux devront être confirmés par d’autres études testant plusieurs niveaux d’exposition, sur des mâles et des femelles – une seule dose ayant été testée, uniquement sur des mâles. En l’état, ces travaux ne permettent pas d’attribuer au BPA (ou aux molécules ayant un mode d’action comparable) l’ensemble des MIH constatés chez les jeunes enfants, mais ils suggèrent que de larges franges de la population sont exposées – principalement à travers l’alimentation – à des doses bel et bien actives de BPA.

Banni en 2011 des biberons, le BPA sera interdit en France dans tous les contenants alimentaires à partir de 2015.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/06/11/le-bisphenol-a-altererait-l-email-des-dents-des-enfants_3427711_3244.html

Vidéo de la conférence EDP dentaire du Dr Marc-Gérald Choukroun – Communication et relation patient