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Le mercure dentaire, un « poison » que l’on trouve en France dans 70% des plombages de molaires ou prémolaires, fait courir des risques graves à la santé et constitue un « nouvel exemple de dysfonctionnement de la sécurité sanitaire », selon des associations.

Plusieurs d’entre elles -Non au mercure dentaire, le Réseau environnement santé (RES), l’Association toxicologie-chimie- ont rencontré la presse à la veille de la tenue du 3ème round des négociations internationales sur le mercure (NC3), à Nairobi du 31 octobre au 4 novembre, sous l’égide du Programme des Nations-Unies sur l’environnement.

Les amalgames contiennent 50% de mercure, et on met chaque année « plus de 17 tonnes de mercure dans la bouche des Français », selon Marie Grosman, de Non au mercure dentaire.

Et pourtant, les fiches de sécurité envoyées par les fabricants aux dentistes sont « extrêmement alarmantes », « des centaines d’études scientifiques » incriminent le mercure dentaire, dit-elle.

« C’est un CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique) », selon le toxicochimiste André Picot. « Il est toxique aussi pour les systèmes nerveux, immunitaire et hormonal », s’amassant toute la vie dans le cerveau, les glandes endocrines, le système cardio-vasculaire… Il est « impossible de définir une dose d’exposition sans danger » pour la population fragile, comme les femmes enceintes et les enfants.

Les dentistes restent sereins.

« C’est un vieux fantasme », dit Jean-Claude Michel. « Il n’y a aucune trace de mercure dans les urines et le sang » des personnes qui ont des amalgames. « Il n’y a jamais eu de preuve scientifique que c’est dangereux pour la santé », assure Roland L’Herron, président de la confédération nationale des syndicats dentaires.

La France « isolée »

Pourtant, le Conseil de l’Europe a adopté en mai une résolution invitant à « la restriction, voire l’interdiction des amalgames comme matériaux d’obturation dentaire »; dans un récent rapport, l’Organisation mondiale de la santé suggère l’utilisation de matériaux alternatifs; la Norvège, la Suède et le Danemark ont même interdit l’amalgame dentaire.

Mais pour le Dr L’Herron, c’est seulement pour des raisons environnementales, pour éviter les rejets de mercure, très polluants. En outre, la demande est moins forte, « pour des raisons esthétiques », dit-il.

Marie Grosman estime que la France reste dans une position « isolée et incohérente ». Car selon elle, si le Plan national santé-environnement 2 demande une réduction de l’exposition au mercure de la population de 30% d’ici 2013, elle est le « seul pays qui s’est officiellement opposé à l’arrêt des amalgames dans l’Union européenne ».

Selon les associations, les produits de remplacement, à base de verre dit ionomère, ont « fait leurs preuves » : ils permettent d’enlever moins de dent, sont aussi bien remboursés que les amalgames, pour une longévité « au moins identique ». Mais ils sont plus compliqués à poser. Selon les dentistes, ils sont « moins résistants à l’abrasion et très sensibles à l’humidité ».

« C’est un nouvel exemple de dysfonctionnement du système de sécurité sanitaire, nous avons plusieurs décennies de retard », dénonce André Cicolella, président du RES, estimant que l’épidémie de maladies chroniques relevée récemment à l’ONU « impose de ne pas retarder l’action publique ».

Faut-il pour autant faire enlever ces amalgames ? Sans doute, mais « très progressivement et de façon très précautionneuse », dit Mme Grossman : une dépose hâtive peut « faire courir de grands risques ».

Sur ce point, les dentistes sont d’accord : « c’est plus dangereux que la pose », reconnaît le Dr Michel.

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